Quelle est la qualité de l’air que vous respirez sur les quais de métro ou de RER ? Il est désormais possible pour les usagers de connaître en temps réel la mesure de la pollution dans trois stations parisiennes très fréquentées.
Depuis le 12 avril 2018, les usagers de la RATP peuvent consulter, en temps réel, les mesures de qualité de l’air sur les voies souterraines du métro et du RER. La compagnie a mis en place un site dédié à cet effet. Les mesures disponibles sont réalisées dans trois stations du réseau de la RATP. Il s’agit de la gare d’Auber (RER A), et des stations de métro de Châtelet (ligne 4) et de Franklin D. Roosevelt (ligne 1). Cela fait depuis 1997 que la RATP récolte des données de qualité de l’air grâce au réseau de mesures SQUALES (Surveillance de la Qualité de l’Air de L’Environnement Souterrain).
Les usagers peuvent ainsi consulter, grâce au site de la RATP, des mesures telles que la température et le taux d’humidité sur les quais, le dioxyde de carbone qui indique le renouvellement d’air dans les stations et sur les quais de gare, les oxydes d’azote qui proviennent de l’extérieur (du trafic routier notamment) et enfin les particules fines. La pollution aux particules fines est surveillée à travers deux indicateurs : les PM2.5 (dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns) et les PM10 (inférieur à 10 microns). La RATP explique que ces particules sont majoritairement composée de fer. Ainsi, elles proviennent essentiellement du freinage des trains, de la friction entre les railles et les roues du train. Aux heures de pointe la pollution aux particules fines s’accentue proportionnellement au trafic.
Air mitigé et avis partagé
Pour Airparif, “dans les enceintes du métro ou du RER, la qualité de l’air est mitigée. Certains polluants comme le dioxyde d’azote sont en plus faible quantité qu’à l’extérieur, ou quasiment absents comme l’ozone. D’autres comme les particules peuvent atteindre des niveaux beaucoup plus élevés dus à la circulation des rames et la fréquentation.” La RATP quant à elle est beaucoup plus mesurée. Pour elle, la qualité de l’air dans les espaces souterrains est globalement bonne. “Les résultats montrent un environnement chaud et sec, avec un bon renouvellement d’air des espaces (de 4 à 40 renouvellements d’air par heure)”, assure la compagnie dans un communiqué. “En ce qui concerne la pollution particulaire, due aux systèmes de freinage du matériel roulant, il s’agit d’un phénomène constaté dans tous les réseaux ferroviaires du monde, ajoute la RATP. S’il n’existe pour l’heure aucune norme en matière de particules dans les espaces souterrains, la RATP a engagé, dans une démarche volontariste, une série d’actions visant à réduire la présence des microparticules dans l’air.” Ainsi, l’entreprise est en train de généraliser, sur les nouveaux trains, le freinage électrique qui réduit les émissions de particules fines.
L’aération des stations est un point crucial pour l’amélioration de la qualité de l’air. La RATP a donc lancé un programme d’investissement pour rénover les systèmes de ventilation. Il s’étend sur toute la période 2016-2020. Un montant de 45 millions d’euros est alloué à ce projet. De plus, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait annoncé le 21 mars 2018, vouloir débourser un million d’euros pour réduire la pollution de l’air dans le réseau de transport souterrain. Un appel à projets “Innovons pour nos stations”, a donc été lancé par la région, pour tester, durant l’été, des nouvelles technologies afin de progresser dans ce domaine.
Source : Sciences et avenir