Si vous avez un doute, testez la qualité de votre air intérieur grâce à notre kit TEST-AIR.
Pollution : quand le danger vient de l’intérieur
Selon l’Observatoire de la qualité de l’air, en France, près d’un logement sur dix présente des niveaux de pollution élevés.
Ce chiffre est d’autant plus inquiétant que nous passons 80% de notre temps à l’intérieur d’un bâtiment. Appartement, lieu de travail, école, transports en commun, la liste est longue. Les polluants sont présents en abondance sans que l’on s’en rende compte.
Des produits polluants de natures diverses
Il peut s’agir de polluants biologiques, comme les acariens ou les moisissures ; de polluants dits « particulaires », comme la poussière et les effluents de diesel, ou encore de polluants chimiques.
Des substances dangereuses. Présentes en nombre dans la vie quotidienne, ces substances sont suspectées d’être à l’origine de maladies respiratoires, ORL et allergiques. Certains produits chimiques sont même cancérogènes, comme, par exemple, le formaldéhyde. Cette substance chimique est présente dans les vêtements, les shampooings, les produits ménagers. Classé comme cancérogène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé, ce composé ne fait encore l’objet d’aucune limitation en Europe.
Comment assainir l’air dans sa maison ?
Pour assainir l’air dans sa maison, plusieurs solutions existent. On peut par exemple avoir recours à un home testeur, ces experts viennent analyser votre air intérieur. Vous pouvez également en trouver en kit. À l’intérieur, de petits capteurs que vous posez dans la cuisine ou le salon, et qui vont mesurer la qualité de votre air. Toutefois ces kits ont des limites : impossible de savoir quels formaldéhydes vous respirez, quelles sont les sources d’émission (bougies, mobilier, moquette…). Ces home testeurs ont l’avantage de faire une analyse rapide, mais le diagnostic ne vous aidera pas à trouver des solutions. D’autre part, il ne teste votre air que sur deux heures. Or, il suffit d’avoir ouvert sa fenêtre quelques heures avant l’expérience pour faire diminuer le taux de pollution.
Si vous souhaitez un diagnostic plus poussé, sachez qu’il est possible de se faire prescrire un audit par un conseiller médical et environnemental qui réalisera une analyse très détaillée de vos sources de polluants. La Sécurité sociale prend en partie en charge cette analyse.
Le ficus pourrait être un partenaire purificateur car il figure au top des plantes dépolluantes. Ces plantes vertes sont capables d’absorber les composés organiques volatils (COV) dans l’air. En laboratoire, les chercheurs ont fait le test, et on montré qu’elles étaient efficaces. Mais du labo expérimental à la maison, il y a un gouffre que le ficus ne sait combler. À domicile, on peut compter jusqu’à 300 COV différents. Une horde de polluants confinée en huis clos, contre lesquels le ficus ne peut lutter.
De plus, le ficus serait un nid à allergènes. La terre humide des pots est un excellent réservoir à moisissures qui peuvent provoquer allergies et irritations. Tout comme le linge à sécher dans la chambre… L’humidité dégagée augmente les moisissures et les risques de maladies respiratoires. Et que dire des produits de traitement, type pesticides, dont la dangerosité sur notre système endocrinien n’est plus à prouver.
Gare à l’humidité dans les logements
L’humidité est aussi le climat idéal pour les acariens. Les acariens adorent l’eau et la chaleur. C’est dans ces conditions qu’ils prolifèrent. Alors quand on cherche à traquer les acariens, il faut d’abord s’attaquer à son habitat : l’humidité. Pas de plantes, pas d’aquarium, pas de linge qui sèche à la maison. Et si vous avez des moisissures, retirez-les en frottant avec de l’eau de javel. Aérez la maison, 15 minutes, deux fois par jour, c’est le minimum syndical. Si vous habitez un logement naturellement humide, optez pour un déshumidificateur. C’est une très bonne solution. D’autant qu’il existe des modèles, certes très imposants, mais efficaces.
Les purificateurs d’air peuvent aussi être utiles à condition d’utiliser que ceux utilisant les filtres : ils aspirent l’air et retiennent toutes les impuretés du type acariens, bactéries… Ils sont moins efficaces pour les composés organiques volatils, les COV, qui sont trop petits et passent à travers les barrières. Mais surtout, n’achetez pas de purificateur utilisant la technique de la ionisation ou de la photocatalyse. Non seulement vous ne purifiez pas l’air, mais pire, vous la polluez en produisant des particules de formaldéhydes et d’oxyde de titane.
Les sprays anti-acariens et anti-bactériens aux oubliettes
Il ne faut surtout pas acheter de sprays anti-acariens ou anti-bactériens. Ils ne servent à rien. Nous sommes allergiques aux excréments et cadavres d’acariens, et non aux acariens eux-mêmes. Un spray qui les tue, c’est donc prendre le risque d’augmenter la charge en allergènes chez soi. Quant aux sprays anti-acariens, vendus (très bien) en pharmacie, et qui se vantent de purifier l’air en tuant virus, germes et champignons grâce aux secrets de 41 huiles essentielles, c’est en réalité tout l’inverse qui se produit. L’association Que Choisir s’est aperçue qu’à chaque pulvérisation, le spray relarguait un grand nombre de COV, dont le redoutable formaldéhyde. Vous êtes alors plus pollués à l’arrivée qu’au départ. Pire, ces sprays peuvent accentuer les crises d’asthme quand ils sont censés procurer un bien-être.
Enfin les bougies parfumées et l’encens sont accusés de nous polluer la vie. Benzène, formaldéhyde, phtalate… Voilà un petit échantillon de ce que l’on trouve dans les vapeurs d’un bâton d’encens ou d’une bougie parfumée. Mais rassurez-vous, les dangers pour notre santé ne surviennent qu’après une longue et constante exposition. Le gouvernement pense tout de même à interdire les plus polluants, notamment les encens, qui présentent selon l’étude de l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) des risques cancérogènes. Une mesure qui risque de faire des malheureux : plus de la moitié des Français se disent friands de ces parfums d’ambiance.
Pollution intérieure, la santé publique en jeu
Des polluants encore mal connus. L’un des objectifs de L’Observatoire de la qualité de l’air est notamment d’évaluer les seuils de dangerosité des produits.
Pollution intérieure : pas tous égaux. Les effets des produits chimiques sont très différents selon les individus. Nous ne sommes pas tous sensibles aux mêmes doses.
Gorge irritée, yeux qui piquent, envie fréquente de se moucher, éternuements intempestifs, problèmes respiratoires… Ces symptômes souvent allergiques peuvent témoigner d’une mauvaise qualité de l’air. Problème : l’air est parfois vicié à l’intérieur même de nos logements et des bâtiments publics.
Entre les problèmes d’humidité, les polluants chimiques émis par certains matériaux, les parfums d’intérieur, l’encens et autres bougies, l’air de nos maisons est de plus en plus chargé et notre santé en pâtit.
Si vous êtes très allergique et si vous pensez que l’air de votre maison est à l’origine de vos symptômes, il est pertinent d’en parler à votre médecin. S’il le juge nécessaire, il peut prescrire la visite à domicile d’un conseiller médical en environnement intérieur. Tout est passé au crible : taux d’humidité du logement, nombre d’entrées d’air, revêtement et matériaux des meubles. Objectif : traquer ce qui peut provoquer les troubles respiratoires.
Il existe des conseillers en environnement intérieur indépendants qui peuvent faire ce type de visite, il faut alors leur régler des honoraires. Quand la visite est sur prescription médicale, si l’Agence régionale de santé concernée est partenaire de cette action, la visite est alors entièrement prise en charge.
Les écoles polluées ?
Nous passons 80% de notre temps dans des espaces clos : logement, transports, bureaux, écoles… Comme l’air extérieur, l’air intérieur est pollué, parfois même plus, et pourtant on en parle moins et on l’étudie moins.
De nombreuses substances polluantes sont présentes dans nos intérieurs. En cause : la présence et l’activité humaine, les matériaux de contruction, l’ameublement, les acariens, les animaux domestiques, l’humidité…
Respirer un air de mauvaise qualité peut avoir de graves conséquences sur la santé : intoxications, cancers, problèmes respiratoires, allergies, asthme, maux de tête, fatigue… Les risques sont encore plus grands pour les personnes fragiles (enfants, personnes âgées, malades…). À l’inverse, une bonne qualité de l’air intérieur favorise un bien-être et une meilleure concentration si l’on travaille.
La pollution intérieure commence toutefois à être étudiée. Actuellement, un programme de recherche est mené dans plusieurs bâtiments publics basse consommation et énergétiquement performants. Au collège Vauban de Maubeuge, dans le Nord-Pas-de-Calais, une campagne de mesures de l’air intérieur a lieu.
Ce bâtiment basse consommation a été choisi pour y mener une recherche sur la qualité de l’air intérieur. Pendant un mois l’air intérieur a été mesuré par une vingtaine d’appareils différents dans deux salles de classe. Objectif : identifier et quantifier les polluants.
Une fois les polluants identifiés, il faut savoir d’où ils viennent et comprendre comment ils interagissent. Les chercheurs obtiennent alors une cartographie la plus complète possible de ce qui peut se passer dans un environnement intérieur réel.
La plupart des données sont analysées instantanément, ce qui permet de tirer des conclusions immédiates comme l’importance d’un bon renouvellement de l’air. Toutes les données recueillies dans le collège ne pouvant pas être analysées sur place, certains appareils sont envoyés dans des laboratoires.
Après plusieurs heures d’analyses, les chercheurs savent quels sont les polluants présents et dans quelles quantités.
Il faut au moins un mois pour analyser toutes les données. Les résultats permettent alors d’adopter des mesures et de nouvelles réglementations pour améliorer la qualité de l’air intérieur.
Source : Allodocteurs.fr